vendredi 17 avril 2015

Interview de Laure Courtellemont

Laure Courtellemont

En voulant rédiger une biographie de Laure Courtellemont, danseuse, chorégraphe et professeure de danse, j'ai effectué des recherches sur Internet et j'ai retrouvé son interview sur www.lerideau.fr qui me semble intéressante dans la mesure où elle nous communique des informations justes et précises. Voici les questions/réponses que je retiens :

Le Rideau : Laure Courtellemont, toi qui a grandi à Évry dans la fin des années 80, début 90, comment tu en viens à rencontrer le Dancehall ?
Laure Courtellemont : Je m’en souviens comme si c’était hier. On est en 1993, et j’entends sur Radio Nova le titreMister Loverman de Shabba Ranks. Une révélation ! J’en ai pleuré ! Je me suis dit « Ok, c’est ça. C’est ce sur quoi je veux danser ! » Et puis ensuite c’était le parcours du combattant. J’allais à la Fnac. Je cherchais des compilations où figurait Shabba Ranks, et je regardais s’il faisait un featuring avec un autre artiste. Et si oui, je cherchais des sons de ce nouvel artiste, et je répétais le même mode opératoire sur chaque nouveau featuring, et c’est ainsi que je me suis forgé ma propre éducation en Dancehall, que j’ai découvert les Buju Banton, Patra, Chaka Demus & Pliers, et ainsi de suite.

Et donc tu commences très vite à prendre des cours…
Ouais ! Et à l’époque, c’était mon rêve de juste prendre des cours. J’adorais travailler les pas, les répéter encore et encore. Je voulais pas plus ! Mais je n’arrivais pas à trouver un domaine de danse dans lequel je sentais que je m’exprimais à 100%. Je me disais : « Ça sonne bien » mais au fond de moi, je sentais qu’il pouvait y’avoir mieux. C’est pour ça que j’ai créé le cours de danse de mes rêves, avec le RaggaJam.

Le nom est cool…
En fait, c’est parce que le son vient du Ragamuffin. Et comme, de par ma couleur de peau, mes origines, je ne peux pas me revendiquer comme enfant du Ragamuffin,  j’ai décidé de nommer ce nouveau courant que je porte le RaggaJam. C’est une vision particulière de la dancehall, la première fois que l’on va véritablement chorégraphier cette danse, plus souvent réservée aux freestylers.  Faut savoir que le dance-hall est beaucoup plus « ghetto » que le hip-hop. Une danse sociale, qui à l’origine se pratiquait dans la rue. D’ailleurs en Jamaïque, ils ne disent pas « On va en soirée », mais « On va dans la rue ».

Comment tu passes d’enseignante de banlieue parisienne à danseuse internationale ?
Ça a été tellement vite. J’étais dans une école de danse, je prenais des cours à Évry. Et là, un de mes profs est absent, on me demande de le remplacer. Ça se passe super bien. De là je dispense un cours régulier. Donc déjà, coup de chance ! Mais ce n’est pas fini, un prof d’une école de danse parisienne est absent, et le directeur de l’école d’Évry, qui avait le bras long, souffle mon nom pour un remplacement express. Je dis oui, et là encore, ça se passe tellement bien qu’on me propose un cours régulier dans cette école ! Je me fais repérer pour un concours de hip-hop, que je gagne. Et c’est là qu’intervient ma rencontre avec Stella Diblik. Elle m’a pris sous son aile, m’a emmené en Italie, et m’a fait profiter de son réseau. En seulement deux ans, j’en viens à faire le tour du monde pour donner des cours. J’avais peut-être 18 ans à l’époque…Un rêve.

Les obstacles étaient nombreux ?
C’était plus les clichés qui étaient pesants. Une fille, si elle danse, et qu’elle veut en faire sa vie, dans l’imaginaire des gens c’est parce qu’elle est teubée, et qu’elle sait rien faire d’autre. Alors que c’est tout sauf un choix par défaut.

Et le cliché de la blanche qui danse comme une black, tu le gères comment ?
Au début on me disait : « Ouais, tu veux te prendre pour une re-noi ». Mais non. Je m’appelle Laure Courtellemont, je me tresse pas les cheveux, je porte pas des tatouages « Jamaïca »… J’aime la Jamaïque, j’aime cette culture. Ça fait 20 ans que je l’étudie et que je protège, et jusqu’à mon dernier souffle je l’aimerai. Mais je suis pas née là-bas, et ça, je pourrais jamais le changer. Mon but, c’est de protéger cette culture en la transmettant au plus grand nombre. Et ça, venant de la part d’une française blanche comme moi, ça a été hyper mal pris. Surtout que je fais des danses d’hommes. Je partais vraiment de loin, tu vois. Ce que je veux c’est m’exprimer tout en gardant mon côté européen. Chorégraphier la dance-hall, en gros. On me disait : « Mais tu te prends pour qui ? »

Peu de gens croyaient dans le RaggaJam…
Oui, surtout qu’à l’époque où je lance le concept, tout le monde pense que le Dancehall n’est qu’une mode. Mais c’est la version hip-hop du Reggae ! La seule musique qui a inspiré le monde entier. Ça ne pouvait que marcher. Dans le dance-hall, t’as tout ! Les percussions africaines, ça touche tout le monde. Faut pas oublier qu’on est né avec un rythme (elle mime un battement de cœur)…

Revenons sur ta carrière, tu as dansé aux quatre coins du monde. Si tu ne devais retenir qu’un seul lieu, ce serait lequel ?
La Jamaïque, dans la rue. Ça vaut tous les lieux du monde. J’ai pu danser avec le groupe M.O.B., que j’adore. Ça restera à jamais dans ma mémoire.

Tu te présentes comme une femme pour qui l’argent n’est pas le moteur… Y’a quand même des sommes qui se refusent pas, non ?
Non, jamais. J’aurais pu me faire beaucoup plus d’argent que ce que je possède aujourd’hui, mais ça allait contre mes valeurs. Tu veux un exemple ? Un mec qui se pointe et qui me sort un chiffre de malade pour danser en shorty dans un clip de 50 Cent. Tiens, on m’a proposé aussi de laver la voiture d’un autre rappeur dont j’ai oublié le nom pour un vidéoclip aussi. C’est mort ! J’ai préféré galérer à payer mes factures quelque temps et pouvoir me regarder dans une glace. Au final, je ne travaille qu’avec des gens qui partagent les mêmes valeurs. Sinon, ça colle pas !

On n’imagine mal une danseuse pro aller en boite. C’est un peu comme ramener du travail à la maison, non ?
(Rires). C’est un peu ça. Sauf que quand on y va, c’est plus pour passer un bon moment, tranquille. Du coup, je privilégie les soirées house, quand je suis à New York notamment, c’est vraiment bon enfant. Contrairement aux soirées hip-hop, ou là, t’as tous les mecs qui tentent des mains au cul à peine discrètes, tu sais. J’ai plus envie de tout ça.

NB: Biographie de Laure Courtellemont à venir

Source:
http://www.lerideau.fr/laure-courtellemont/3451
http://fr.laurecourtellemont.com/bio

vendredi 10 avril 2015

Les mouvements de base du Dancehall

Voici les 13 mouvements de base que je présenterai sur la brochure et qui seront accompagnés d'illustrations explicatives:

Mouvement 1: le Butterfly 
Il consiste à écarter les genoux puis à les ramener en avant tout en roulant les hanches. 

Mouvement 2: le Dutty wine 
Secouement de la crinière en faisant des cercles avec la tête. 

Mouvement 3: le Hoola hoop 
Imitation des mouvements de la danse avec les cerceaux autour de la taille en gardant un style plus hip hop. 

Mouvement 4: le Ticking 
Il consiste à découper les mouvements d’ondulations en petites saccades. 

Mouvement 5: le Wine égyptien 
Ondulation des hanches de droite à gauche en gardant le buste droit (mouvement très utilisé par Shakira). On le combine souvent avec le ticking. 

Mouvement 6: le Hot wuk 
Il consiste à jouer avec une main comme si vous vous disiez ‘Ce mec est super chaud’ tout en dansant. 

Mouvement 7: le Clean sweep 
Le clean sweep rappelle les mouvements de salsa: vous faites un demi cercle sur le côté avec votre pied droit puis votre pied gauche en ondulant le buste et en marquant le tempo avec vos bras. 

Mouvement 8: le Eva fresh eva clean 
"Eva fresh eva clean" veut dire toujours frais toujours propre, il faut donc en jouer pour mettre en valeur ses vêtements: vous passez le pied gauche puis le pied droit en avant en restant en appui sur le pied arrière, tout en enlevant une poussière invisible sur votre veste. 

Mouvement 9: le Gully creeper 
Vous ondulez tout le corps du bas vers le haut en vous baissant en position accroupie et en faisant un pas en avant. 

Mouvement 10: le Nuh linga 
Il suffit de poser le pied droit devant soi sur le talon et de le faire rouler vers l'extérieur puis vous alternez pied gauche pied droit en suivant le mouvement avec les bras. 

Mouvement 11: le Willy bounce 
Mouvement préféré de Sean Paul, si vous avez vu ses clips vous n'avez pas pu le manquer. Il consiste à se déplacer, de bouger ses bras de gauche à droite et les étirer tout en gardant le déplacement des pieds. 

Mouvement 12: le Jim screech 
Mouvement des pieds alternant pied droit pied gauche en ouvrant légèrement la jambe vers l'extérieur. Les bras suivent le mouvement de droite à gauche. 

Mouvement 13: le Jerry springer 
Aussi souvent présent dans les clips de Sean Paul. Vous tendez votre jambe gauche en même temps que votre bras droit, faites un petit stop d'une demi seconde pour marquer le mouvement. Alternez jambe droite jambe gauche.


Il se peut que je reformule et détaille l'explication de ces mouvements si je m’aperçois qu'elle est très courte pour qu'elle soit comprise facilement.

dimanche 5 avril 2015

Les préparatifs du projet (Biographie d'Aya Level)

Le deuxième article de ma brochure comportera la biographie de la chorégraphe Aya Level:

La danseuse et chorégraphe Aya Level est née d'une d'une mère libano-ivoirienne et d'un père français. Élevée à Paris, elle y suit les cours de danse classique du Conservatoire auquel sa mère l'a inscrite très tôt. Elle s'est ensuite tournée naturellement vers les danses afro : ragga dancehall et soca dancehall. Aya s'est fait repérer très vite et a commencé à se produire dans des clips et des concerts de renom. Elle est également devenue la danseuse officielle de Colonel Reyel.
Vu son grand succès, Krys, le roi le la musique Reggae dancehall, lui donna le surnom Aya Level (higher level). Aujourd'hui elle est professeur de danse et enseigne au studio Massaro à Paris. En partageant ses vidéos sur Youtube, elle a connu un succès rapide : plus de 2 millions de vues en quelques mois. A présent, chaque personne qui s’intéresse au Dancehall connaît Aya, regarde ses cours et ses chorégraphies.


Cédric Jappont, Portrait d'Aya Level, 2013

Les préparatifs du projet ( Définition du Ragga Dancehall)

Pour la réalisation de mon projet, j'ai commencé à rédiger mes textes, à reprendre mes anciennes recherches, les modifier afin de les adapter à ma brochure. Je tiens à ce que les textes soient courts (selon mes connaissances, les gens qui s’intéressent à la danse n'aiment pas lire beaucoup). Pour ce, j'ai définis le Dancehall juste en quelque lignes:

Né dans les ghettos pauvres de Kingston, en Jamaïque, dans les années 1980, dans un esprit de provocation et de défi autant que dans un contexte festif, le Ragga Dancehall est une danse dont les mouvements se composent principalement d'ondulations sensuelles, de gestes saccadés et de sauts. Le Dancehall n'impose pas à tout le monde de danser de la même manière : plus on y met de style et plus on le personnalise, plus on y prend du plaisir et plus mieux on se sent sûr de soi.

Les textes suivants seront à propos des chorégraphes connus et des mouvements de base du Dancehall.